Pourquoi avons-nous supprimé la mention « SANS parabène » (et autre « SANS ») ?

« Sans parabène », « sans conservateurs », « sans perturbateur endocrinien », « sans parfum »… Et la liste est encore longue. Et si on arrêtait enfin avec la mode des SANS et qu'on commençait à revendiquer le AVEC?

Pourquoi ces allégations « sans » posent problème?

Ces allégations sont problématiques : non seulement ces garanties ne peuvent être assurées (un « sans allergène » porte à confusion car une absence complète et totale de risque allergique ne peut être garantie) mais elle participent également à un climat de peur, se basant sur une perception présumée négative de la sécurité de l'ingrédient. 

Le « sans parabène » popularisé suite à un documentaire sur une chaîne nationale qui en pointait les méfaits présumés, a contribué à une explosion de cette allégation sur tous les emballages, les fabricants profitant ainsi d'une tendance, et par là-même d'un puissant outil marketing. Or certains parabènes sont sûrs et sans danger lorsqu'ils sont utilisés conformément à la réglementation européenne qui délivre les autorisations et fixe les seuils. Ces fameux parabènes ont parfois été remplacés par des conservateurs nocifs ou dangereux, mais moins connus du grand public; ils n'ont ainsi pas déclenché de vague de protestation. Un effet pervers donc, de la mode des « sans ».

Rappelons également que de nombreux industriels utilisent aussi parfois le NON, comme le fameux « non testé sur les animaux », affirmation qui ne peut être revendiquée car les tests cosmétiques sur les animaux sont interdits pour tous depuis 2013! Cette affirmation ne peut donc constituer un argument de vente. Aurait-on bientôt ainsi l'outrecuidance d'écrire « vegan » sur un concombre?

Ce que dit la loi par rapport aux allégations des « sans »

Début 2019, l'ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) a modifié sa réglementation en publiant un texte relatif aux allégations sur les produits cosmétiques. Ainsi il est désormais interdit d'abuser de ces « sans » qui n'ajoutent pas de bénéfice réel au produit.

En outre, en 2013, un règlement européen (UE N° 655/2013) avait établi 6 critères auxquelles les allégations devaient répondre : conformité avec la législation, véracité, éléments probants, sincérité, équité, choix en connaissance de cause.

Ainsi, certaines de ces allégations « sans » restent autorisées dès lors qu’elles apportent un réel bénéfice pour le consommateur, et qu'elles permettent un choix éclairé si elles répondent à 6 critères : par exemple les mentions spécifiques, comme « sans alcool » pour les bains de bouche, ou « sans huiles essentielles » pour des produits destinés aux femmes enceintes. 

 Une bonne nouvelle pour les consommateurs?

Finalement, ces avancées participent à plus de clarté et moins d'ambiguïté puisque le consommateur doit être éclairé au moment de faire son achat. Cela passe par lui délivrer une meilleure information en lui permettant de savoir ce qu'il achète en toute connaissance de cause. Mais pas si sûr que ces nouvelles directives soient suivies par les industriels... Les textes publiés n'ayant pas de valeur contraignante, le fabricant fait bien entendu ce qu'il souhaite. Quitte à être retoqué par les instances de contrôle.

Nos choix chez Beliflor pour que nos clients restent informés et éclairés

En ce qui concerne nos colorations : comme vous l'avez peut-être constaté, sur nos nouveaux emballages de Douss Color, nous avons supprimé les mentions « 0% parabens ». Nous aurions pu laisser le 0% résorcine, 0% ammoniaque et 0% p-Phénylènediamine car il s'agit d'une mention qui ajoute un bénéfice réel pour les personnes allergiques à ces produits. 

Rassurez-vous : notre formule n'a pas changé et ces ingrédients sont bien absents comme vous pouvez le constater au dos de l'emballage. Mais selon nous, ces 0% induisent dans l'esprit du consommateur qu'il n'y a aucun allergène : or une coloration capillaire permanente n'est pas dénuée d'allergène, et c'est d'ailleurs pourquoi nous conseillons toujours de faire un test d'allergie avant. 

Aussi, méfiez-vous également du « sans conservateurs ». Sur les tubes d'argile en pâte par exemple, ceux-ci sont obligatoires pour se conformer à un niveau de contamination microbiologique acceptable. Les produits contenant de l'eau contiennent obligatoirement des conservateurs sans lesquels ils moisiraient... Un produit qui afficherait « sans conservateur » (naturel ou de synthèse) alors qu'il contient de l'eau est forcément... hors la loi! De plus, dans la philosophie de Beliflor le PLUS représente un avantage et un vrai bénéfice. Nous préférons mettre l'accent sur ce que nous ajoutons à nos formules pour les rendre plus douces et plus efficaces, plutôt que revendiquer ce que nous ne mettons pas.

Pour résister aux allégations marketing trompeuses, la seule manière de faire un choix éclairé, et nous insistons souvent dessus, c'est de lire les listes d'ingrédients. Nous sommes conscients que tout le monde ne parle pas latin et nous avons entrepris la traduction en français de nos actifs sur certains de nos produits. Mais se renseigner est le moyen le plus sûr de savoir ce qu'on consomme.